Hospitalité en terre Kirghize

Yourte sur les rives du lac Song Köl, Kirghizistan

Quelque part égaré dans l’une des innombrables vallées kirghizes…la carte, pas plus que le GPS, ne me servent pour trouver le col à franchir. Surgit de je ne sais où un jeune cavalier sur sa monture, en train de veiller sur son troupeau de moutons. Il vient à ma rencontre: poignée de main traditionnelle, avant de me remettre sur le bon chemin. Non sans m’avoir demandé d’où je viens, où je vais, quel est mon âge, si j’aime le Kirghizistan et combien coûte la montre que je porte à mon poignet: scène de rencontre traditionnelle. Difficile, à la bonne saison, de se perdre dans les montagnes kirghizes. Souvent surgit sur une arête, en ombres chinoises, un berger sur son cheval, avec un ou plusieurs chiens, et de nombreuses têtes de bétail. Les chevaux, les vaches avec leur veaux peuvent être parfois laissés à eux-mêmes. Les moutons par contre nécessitent un gardiennage constant. Chiens et berger agissent de concert pour conduire le troupeau.

Famille kirghize lors de l’estivage du bétail à 3000m d’altitude

Faute de véhicule me permettant d’accéder à certaines régions reculées, je me contente de sorties à la journée sur des alpages peuplés par des nomades dans leur yourtes. À la recherche d’un col, je m’approche de l’une d’entre elles pour me renseigner. La femme qui m’accueille m’invite rapidement à m’asseoir et me sert un bol de Kummis, cette boisson légèrement alcoolisée, faite à partir de lait de jument fermenté. Par bienséance, je ne saurais refuser malgré son goût acidulé. Par la même occasion je fais le plein de vitamines et de corps gras, absents dans la nourriture traditionnelle.

Le jeune homme est fier de me montrer comment, à l’aide de sa cravache, il maîtrise son fougueux étalon
Prédateurs obligent, les troupeaux sont ramenés le soir près des yourtes

Partage haché de quelques mots de russe qu’elle et moi connaissons: je ne parle pas Kirghize. Accouru sur son cheval, le fils a tôt fait de m’indiquer le bon passage, par bonheur également inscrit en Kirghize sur ma carte. Il m’accompagne même, fier de me montrer comment, à l’aide de sa cravache, il maîtrise son fougueux étalon.

Les kirghizes montent à cheval dès leur plus jeune âge

Après une longue journée de marche, je parcours le village de Jany Talap à la recherche de la seule auberge; sans succès je me résous à demander mon chemin. Une femme m’invite spontanément à passer la nuit dans sa maison. La famille m’accueille et me sert le thé, me demande si j’ai mangé. La fille par bonheur parle russe et nous nous débrouillons pour organiser mon retour sur Bishkek le lendemain. Il se fera à bord d’un marchroutchka, transport public par excellence. Puis elle m’indique ma chambre recouverte et tapissée de beaux et grands tapis de laine. On dort au sol dans les familles paysannes, mais bien au chaud. Le reste de la famille se serre dans les pièces annexes, femmes d’un côté et hommes de l’autre. Au petit matin, on me sert le déjeuner avant d’attendre, longuement mais ensemble, le minibus qui va chercher les gens devant leur domicile.

Mes premières expériences d’hospitalité sont empreintes de bonhomie grâce au sens inné de l’accueil des Kirghizes habitant la campagne.

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