
Dans la légende russe, les formes du canyon de Skazka évoquent un conte de fée. Diverses formations taillées par l’eau, les glaces et les vents prêtent au mysticisme alors que certaines silhouettes figées dans le sable interpellent: on y trouve un pharaon contemplant le couchant, accompagné de sphinx et de lions rugissants parmi quelques chameaux, poissons marteaux ou dinosaures égarés.





Dans la nuit des temps, alors que le lac Issyk Kul n’avait pas encore inondé de riches et puissantes cités, un mystérieux dragon à sept têtes se serait épris d’une belle jeune-fille. Essuyant son refus, il promit à la contrée un funeste devenir. Chaque nuit de pleine lune, un de ses puits risquerait de l’inonder. Puis le géant s’endormit. Avisés, les habitants veillaient; chaque lune pleine, ils recouvraient leurs puits de couvercles dorés. Son tour venu, la belle oublia le funeste présage et l’eau enfouit à jamais ces contrées. À son réveil sur les collines de Skazka, le dragon se pétrifia d’horreur à la vue de l’étendue du lac se découpant au pied de la chaîne de Küngöy Alatoo. C’est son corps figé à jamais que l’on parcourt par les vallons déchirant ses entrailles.

Telle une colonne vertébrale, une double paroi de rocs courbés évoque la grande muraille de Chine. Mais si l’on oublie la légende, la géomorphologie du lieu raconte une longue histoire: celle d’une terre atteinte de la lèpre. L’érosion a patiemment mis à jour quelques couches de minéraux hétéroclites. Plus compactes que le sable, certaines contiennent des minerais différents des collines environnantes.

Lorsque les rayons du soleil effleurent le relief, la terre craquelée dévoile ses chairs mises à vif. Des roches striées de jaune évoquent de sulfureuses réminiscences, parcourues de boursoufflures rougeâtres. Ces convulsions terrestres rappellent le passé tourmenté de ce lieu de légende.


C’est grimpable?
Très friable, même casse-gueule tellement la terre sèche en boules roule sous les pieds…Peut-être si tu vas (très) vite… et si ça tient ;+)